Des deux célèbres pilules, la rouge et la bleue, il est de ceux qui auraient choisi la rouge. Sans hésiter. Mais contrairement au héros du film Matrix qui se réveille terrifié dans l’univers dystopique de la matrice après avoir ingéré la pilule de la vérité, Simon Bouchard, lui, aurait sans doute exulté. Question de nature, sans doute. Et d’habitude : la matrice est son élément et le code, sa vibration intérieure.
Les fameuses pilules de Matrix. Image de W.carter Arron via wikipedia.
Car Simon Bouchard est entré dans la matrice il y a longtemps. Il a 14 ans quand il découvre pour la première fois l’univers naissant du web à la bibliothèque municipale.
« Je louais du temps d’ordinateur pour explorer la toile, sur Netscape, je cherchais des sites sur le moteur de recherche Altavista pour comprendre leur fonctionnement en inspectant le code source, j’y ai jeté mon portefeuille, j’étais un meuble payant partie intégrante de la bibliothèque ! », se souvient-il avec émotion.
Tout s’enchaîne très vite. Sa mère lui offre son premier ordinateur, un Intel Pentium 486, une machine qui date du Jurassique dans la temporalité du Web. C’est avec cette relique qu’il entame sa plongée dans les eaux profondes de l’Internet alors en gestation.
Il veut en sonder toutes les facettes, l’envers et l’endroit, exalté qu’il est par les possibles infinies qu’il perçoit très tôt dans l’émergence ce qu’on n’appelle pas encore la révolution du numérique.
« Je désirais comprendre la dynamique des sites Internet, comment il était possible d’interagir avec eux et encore plus loin, qu’est-ce qui se cachait derrière cet écran et ses câbles », explique-t-il.
L’impossible à portée de clic
A 15 ans, il monte son premier projet Internet : une compagnie d’hébergement, rien de moins. Et c’est un succès, le premier d’une longue série en vérité. On perdrait son souffle à faire la longue recension des projets du jeune Simon.
Sa trajectoire de prodige de la programmation, du moins ses débuts, ressemble dans une moindre mesure à celle de ces petits génies légendaires de l’internet balbutiant : leur talent précoce, doublé de l’audace propre à leur jeunesse, les dote d’une ambition hors norme mettant l’impossible à portée de clic.
À bien des égards, Simon a été de ceux-là dans son jeune âge. L’adolescent qu’il est alors se lance avec passion dans la création d’entreprises et autres projets.
Comme les autres rejetons du Web en herbe de sa génération, Simon s’inscrit dans l’ère des success stories qui frappent d’autant plus les imaginaires qu’elles sont conduites par des bandes de gamins un brin idéalistes, décidés à mettre le feu au modèle de business à la papa.
Deux décennies plus tard, et après bien des détours professionnels qui lui ont valu quelques titres de gloire, cette soif d’entreprendre et d’apprendre des débuts est toujours intacte.
Simon Bouchard est le fier et fringant fondateur de Layer7, une start-up québécoise bien dans l’esprit des valeurs de l’Internet originel : « Nous désirons assister, éduquer et aider les agences web ainsi que les développeurs à livrer de meilleurs produits de qualité, performants et sécuritaires. Nous cherchons à créer un succès mutuel », explique-t-il.
Une entreprise à taille humaine
Autonomie, succès partagé, etc : des valeurs également partagées par Parkour3, qui depuis quelques mois a noué une forme de compagnonnage avec Layer7 pour l’hébergement de certains de ses sites Internet.
Parkour3 désespérait de trouver un hébergeur à taille humaine. En tout cas, autre chose qu’un de ces mastodontes qui règnent sans partage sur le marché et dont les services d’assistance technique se résument bien souvent à un chatbot calé dans un coin de l’écran.
Jusqu’à ce que le hasard fasse la connexion entre Layer7 et Parkour3, enfin : « Ils sont de véritables accompagnateurs pour les clients et les entreprises afin d’être à la fine pointe des technologies en termes d’hébergement web. Leur force est sans aucun doute les services d’assistance de Simon, qui est un expert du domaine depuis plusieurs années », s’enthousiasme Francis Paquet, directeur de production à Parkour3.
Quant à demain, quant à l’avenir, Simon le regarde avec ses lunettes d’idéaliste, celles que l’adolescent a chaussées un jour, à la bibliothèque de son quartier, et qu’il n’a plus jamais quittées.
« J’aimerais que Layer 7 soit reconnu comme étant un chef de fil dans le domaine de l’hébergement web géré au Québec. Une source d’inspiration pour la relève et tous les acteurs du monde numérique. J’aimerais que Layer 7 participe au succès des entreprises d’ici », confie-t-il.
Mise à jour de septembre 2022:
Aujourd’hui Simon Bouchard occupe le rôle de directeur technologique au sein de l’agence Parkour3. Nous sommes très fiers de le compter parmi nous!